24 juillet 2025

Notifications au volant : un danger sous-estimé pour la vigilance

Alors que les départs en vacances s’intensifient, Assurance Prévention donne l’alerte sur les effets des notifications sur la vigilance au volant. L’association lance une campagne pour inciter les conducteurs à adopter la bonne attitude : déconnecter pour mieux se protéger.

L’association Assurance Prévention, animée par France Assureurs, dont SMABTP est membre, a récemment dévoilé une étude inédite sur l’impact des notifications des smartphones sur la vigilance au volant : « Et si nous transmettions la bonne attitude ? ».

L’étude alimente la campagne de prévention estivale, diffusée depuis juillet dans les différents médias et sur le terrain aux côtés de la Gendarmerie nationale.

Sollicitations numériques et sécurité routière : une incompatibilité démontrée

Les alertes numériques, qu’il s’agisse de SMS, messages WhatsApp, de notifications d’applications ou de réseaux sociaux, font partie intégrante du quotidien. Mais cette omniprésence ne s’interrompt pas au volant. Pourtant, face à l’exigence d’une attention constante sur la route, ces sollicitations représentent un réel danger.

Fruit d’une expérimentation en conditions réelles de conduite simulée, cette étude démontre combien les notifications altèrent notre concentration, nos réflexes et augmentent considérablement les risques d’accident.

Trois constats clés à retenir 

Menée avec le soutien du pôle d’expertise du risque Calyxis et réalisée sur un simulateur de conduite homologué, l’expérimentation a permis d’analyser plus de 3 600 km de trajets types (ville, route, autoroute) avec suivi oculaire (eye-tracking).

 Les résultats parlent d’eux-mêmes :

  • 6 minutes par heure sans regarder la route : un conducteur avec les notifications activées détourne son regard pendant 10 % du temps de conduite, soit l’équivalent d’une heure sur un trajet Paris-Nice ;
  • 500 mètres à l’aveugle par notification : il faut en moyenne 12,7 secondes pour traiter une alerte, période pendant laquelle le conducteur néglige les contrôles essentiels, comme les rétroviseurs ;
  • un risque d’accident multiplié par deux lorsque les notifications sont activées, qu’il s’agisse d’une distraction visuelle ou sonore.

Comme le rappelle Éric Lemaire, vice-président d’Assurance Prévention : « Une seule solution : couper ses notifications pour éviter toute tentation de consulter son smartphone pendant la conduite, et profiter des pauses pour s’aérer, s’hydrater… et consulter son téléphone en toute sécurité. »

Ces nouveaux résultats font écho à une précédente enquête d'Assurance Prévention, menée en 2024, qui révélait que 76 % des conducteurs utilisent un distracteur au volant.

Les chiffres de la sécurité routière confirment l'ampleur du problème : en 2023, un défaut d'attention (inattention ou usage du téléphone ou de distracteurs technologiques) a été relevé chez un conducteur dans 24 % des accidents corporels, contre 23 % en 2022. Ce phénomène a coûté la vie à 390 personnes en France.

Ce que dit la loi

Pour rappel, la législation française est claire concernant l'usage du téléphone au volant :

  • l'utilisation ou la consultation d'un téléphone tenu en main en conduisant est interdite ;
  • le port à l'oreille de tout dispositif susceptible d'émettre du son est également interdit ;
  • seul un dispositif intégré au véhicule est autorisé.

Le non-respect de ces règles est sanctionné par une amende forfaitaire de 135 € et un retrait de 3 points du permis de conduire.

Comment rester vigilant au volant

  • Mettre son téléphone en mode avion ou le donner à un passager.
  • Régler son GPS et sa musique avant de prendre la route.
  • Ne pas appeler ou envoyer de message à une personne lorsqu’on sait qu’elle conduit.
  • Prévoir des pauses régulières pour s’arrêter, s’aérer et consulter son téléphone.