La prévention progresse dans le BTP : les résultats de la nouvelle enquête de l’OPPBTP
Comment la culture de la prévention évolue-t-elle dans les entreprises de BTP ? L’OPPBTP a mené une enquête nationale croisant le regard des dirigeants et des compagnons.
Comment la culture de la prévention évolue-t-elle dans les entreprises de BTP ? L’OPPBTP a mené une enquête nationale croisant le regard des dirigeants et des compagnons.
L’OPPBTP publie une nouvelle enquête nationale menée avec l’institut Viavoice.
L’objectif est de mesurer l’évolution de la culture de prévention dans les entreprises du BTP depuis 2020. Signe encourageant : les entreprises sont plus exigeantes, les compagnons largement impliqués et la prévention mieux intégrée dans l’organisation.
Des actions mieux perçues
L’enquête révèle que les actions mises en œuvre sont globalement assimilées :
- 94 % des compagnons se sentent concernés par la prévention ;
- 88 % des compagnons et 76 % des dirigeants estiment que les actions menées sont adaptées et utiles ;
- 87 % des compagnons et 60 % des dirigeants considèrent que les actions sont faciles à mettre en place ;
- 75 % des compagnons et 60 % des dirigeants estiment que les actions de prévention améliorent la performance de l’entreprise.
Des difficultés persistent dans les TPE
Malgré ces avancées, les très petites entreprises (TPE) peinent encore à structurer leur démarche :
- seules 75 % des entreprises de 1 à 9 salariés jugent les actions de prévention adaptées, contre 97 % des entreprises de plus de 50 salariés ;
- le lien entre prévention et performance est moins évident pour elles (56 % vs 88 %) ;
- le Document Unique (DU) n’est pas systématique : 78 % des TPE l’ont réalisé, contre 100 % des grandes entreprises.
Dans ces petites structures, la prévention reste souvent gérée « au coup par coup », et dépend fortement de l’implication personnelle du dirigeant.
Un décalage entre la théorie et la réalité du terrain
L’étude révèle que les compagnons ressentent un décalage entre les règles et la réalité des chantiers : normes difficiles à appliquer, équipements jugés inconfortables et recours à des intérimaires parfois moins formés au cadre réglementaire.
Ils signalent également que les formats de sensibilisation sont souvent mal adaptés, conçus pour les dirigeants plutôt que pour les salariés. Le port des EPI illustre ces difficultés : seuls 6 sur 10 les utilisent systématiquement, invoquant la gêne (53 %), le manque de nécessité (39 %) ou l’oubli (25 %).
Des leviers pour accélérer la dynamique
Riche d’enseignements, l’enquête met en lumière le chemin parcouru par les entreprises et les compagnons tout en proposant des leviers pour développer la prévention : soutenir davantage les TPE, diversifier les formats de communication, fédérer autour de la prévention et la rendre attractive.
