Avant le choc financier de début avril, les annonces de Donald Trump ainsi que la présentation par le futur chancelier allemand d’un plan de stimulation budgétaire avaient déjà eu des répercussions concrètes sur les marchés en mars. Nous décrirons les évolutions financières pour l’ensemble du mois d’avril dans la prochaine revue des marchés financiers.

Taux d’intérêt
Le changement de paradigme budgétaire en Allemagne a entraîné une forte hausse des taux d’intérêt à 10 ans européens début mars. Ils ont terminé le mois à 2,73 % pour le taux allemand (+ 34 points de base) et à 3,45 % pour le taux français (+ 32 points de base). Cette remontée des taux d’intérêt s’est principalement expliquée par l’augmentation de la composante « réelle », tandis que les anticipations d'inflation des investisseurs ont peu évolué. Aux États-Unis, le taux à 10 ans est resté stable en mars, après s’être significativement replié depuis le début de l’année (- 36 points de base). Ainsi, l’écart entre les taux d’intérêt à long terme américains et allemands a continué de se réduire pour revenir à 148 points de base fin mars.

Actions
Après un fort mouvement haussier depuis le début de l’année, l’annonce de droits de douane américains sur les produits européens a entraîné un repli des indices actions européens en mars (Euro Stoxx 50  : - 3,9 %, CAC 40 : - 4,0 %). Ce repli masque une rotation sectorielle entre les valeurs directement menacées par les droits de douane (automobiles, chimiques, pharmaceutiques, vins et spiritueux), et les secteurs de la défense, de l’énergie et des banques qui ont affiché de meilleures performances. La contraction des actions américaines s’est accentuée en mars. Le S&P 500 a perdu 5,8 % sur le mois toujours tiré à la baisse par les valeurs technologiques dont l’indice phare, le  Nasdaq, s’est contracté de 8,2 % le mois dernier.

Matières premières 
Le climat d’incertitude a continué de profiter à l’or dont le cours a progressé de 9,6 % en mars, dépassant pour la première fois les 3 100 $ l’once (sur le COMEX à New York). Cette envolée reflète le niveau de risque sur les marchés financiers et l’inquiétude des investisseurs face aux risques de perte de valeur des monnaies. Ces derniers sont liés à la fois aux conséquences inflationnistes des politiques américaines mais aussi à la volonté de la nouvelle administration de Donald Trump de déprécier le dollar pour réindustrialiser les États-Unis.

Devises
L’euro s’est fortement apprécié contre le dollar début mars lors de l’annonce du plan budgétaire allemand (+ 3,9 %), mais le mouvement de dépréciation du dollar a été plus global, celui-ci s’étant également déprécié contre la livre britannique (- 2,4 %), le yen japonais (- 0,8 %) et le yuan chinois (- 0,4 %).