Actualités économiques et financières
Décryptage des impacts économiques des récentes élections en France et au Royaume-Uni et de la divergence entre les politiques monétaires de la Fed et de la BCE.
Décryptage des impacts économiques des récentes élections en France et au Royaume-Uni et de la divergence entre les politiques monétaires de la Fed et de la BCE.

Élections législatives en France, une assemblée encore plus fragmentée
À l’issue des élections législatives, l’Assemblée nationale reste fragmentée sans qu’aucun des trois grands blocs - Ensemble, le Front populaire et le Rassemblement National (RN) - n’obtienne de majorité absolue. Cette situation implique un risque accru d’instabilité politique mais aussi de potentielle paralysie de la politique économique.
En l’absence de majorité absolue, trois scénarios sont envisageables : un gouvernement minoritaire mais qui aura beaucoup de difficultés à faire passer des mesures, une large coalition s’accordant sur quelques grandes mesures consensuelles ou un gouvernement technique. Dans les trois cas, il est peu probable que des programmes dispendieux soient mis en place mais il est aussi peu vraisemblable que des efforts sur les finances publiques puissent être décidés. À court terme, l’incertitude pourrait peser sur la croissance française, le temps que le brouillard se désépaississe.
Retour des travaillistes au pouvoir au Royaume-Uni après 14 ans d’absence
Sans surprise, les travaillistes, menés par Keir Starmer, ont remporté une large victoire à la Chambre des communes en obtenant 63 % des sièges (411 sur 650) tandis que les conservateurs subissent une lourde défaite (- 244 sièges) en obtenant seulement 121 sièges (18 %) soit leur plus faible score historique. Le Parti de Nigel Farage, Reform UK, réalise un score élevé avec 14 % des suffrages mais ne remporte que 5 députés. L’arrivée de Keir Starmer, qui devient le nouveau Premier Ministre, ne devrait pas inquiéter les marchés, celui-ci ayant plutôt prôné des politiques en faveur de la consolidation budgétaire. La hausse des dépenses publiques notamment dans le système de santé et dans l’éduction promise par le Parti travailliste reste donc modérée, ce dernier s’étant également engagé à ne pas augmenter les impôts (à l’exception de quelques taxes de portée limitée). Des investissements dans la transition écologique sont également prévus, financés en partie par une taxe exceptionnelle sur les profits des compagnies pétrolières.
Divergence à court terme entre la Fed et la BCE
Sur le front économique, le mois de juin a été marqué par la multiplication des signes de ralentissement américain (indices ISM, taux de chômage, …) et par des statistiques très mitigées dans la zone euro (PMI et production industrielle en baisse, …). Ces derniers mettent en lumière une croissance qui reste faible en Europe malgré la légère reprise de l’activité en début d’année. Les derniers chiffres d’inflation se sont quelque peu tassés mais les tensions dans les services restent perceptibles des deux côtés de l’Atlantique. Dans ce contexte, la Réserve fédérale (Fed) est restée prudente en juin, maintenant son taux directeur inchangé à 5,25 % - 5,50 % mais pourrait le diminuer en septembre. En revanche, la Banque centrale européenne (BCE) est passée à l’acte début juin en réduisant de 25 points de base ses taux directeurs. Cette divergence entre la Fed et la BCE ne devrait guère être durable, la BCE étant toujours contrainte par l’évolution de son taux de change.