Décollement de sols sportifs sur PVC enrobé

Mis à jour le 20 octobre 2022

Nature de la construction

École élémentaire.

Le désordre

Un revêtement de sol a été mis en œuvre sur un support existant constitué d'un enrobé à liant bitumeux de 3 à 4 cm d'épaisseur sur un dallage béton. Le revêtement posé est constitué de lés PVC soudés pour un usage sportif.

Une année plus tard, quelques cloquages sont apparus. Ces cloquages se sont rapidement généralisés et aggravés les mois suivants. L'amplitude verticale de ces cloquages dépasse aujourd'hui le cm.

Le diagnostic

Des sondages destructifs ont été nécessaires pour déterminer l'origine de ces décollements.
Des premiers essais ont permis de vérifier le lieu de décollement de ces parties boursoufflées et les premières analyses sur le dommage.

En fait, la rupture au soulèvement des lés PVC ne s'est pas effectuée au niveau des produits mis en œuvre par l'entreprise (ragréage, collage d'ailleurs compatibles avec le type de support à base de bitume) mais dans l'épaisseur de l'enrobé existant.

Les essais réalisés sans apport d'eau ont permis de constater une forte humidité dans ce support, présence d'humidité expliquant là encore les soulèvements sous l'effet des poussées par la pression de vapeur sous le revêtement complètement étanche.

Les carottages effectués ont permis de confirmer cette rupture dans l'épaisseur de l'enrobé et l'absence de traitement particulier contre les remontées capillaires. Le béton existant est apparu par ailleurs hétérogène en qualité et épaisseur. Quant à l'enrobé, il est également très hétérogène dans son épaisseur : la teneur en liant bitume et la répartition des granulats apparaissant très irrégulière dans l'épaisseur et notamment au niveau des plans de décollements.

Ce qu'il aurait fallu faire

Compte tenu de la succession dallage béton et enrobé auparavant largement ventilé, il est probable qu’au moment de la pose de son revêtement, l'entreprise n'ait pas constaté d'humidité anormale au niveau de la partie la plus proche de son support, l'enrobé.

Le délai d'une année démontre que l'humidification du support directement sous le PVC a été lente et que l'état à la pose du support direct du PVC pouvait effectivement apparaitre « sec ».

Ce dommage est une nouvelle illustration de la difficulté d'intervenir « en aveugle » sur un support ancien et mal connu. Pour éviter ce type de mauvaise surprise, des diagnostics techniques préalables complets devraient être systématiquement prévus par la maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'œuvre et réclamés par les entreprises. 

Les images

Allure générale des cloquages.

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La rupture ne s'est pas produite au niveau du collage : le support est également soulevé.

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Carottage et rupture dans l'épaisseur de l'enrobé.

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Hétérogénéité du support existant dans son épaisseur.

 

L'expert conseil : LOIC DRILLET.