Terrasse extérieure en dalle béton sur terre-plein, revêtue d'un carrelage collé de teinte très sombre. Pente générale de 2 % et fractionnement.

Le carrelage sonne creux sur pratiquement toute sa surface. Les carreaux ne sont plus adhérents au support. Les joints entre carreaux se dégradent et des coulures de calcite se produisent en rives sur les marches d'escalier. À bref délai le carrelage va se disloquer et la sécurité des personnes sera compromise au droit des marches.

Plus un matériau est sombre et plus ses variations dimensionnelles par effets thermiques sont importantes. Ici le carrelage est très sombre et se comporte comme un capteur solaire. Il se dilate fortement lorsqu'il est ensoleillé et se rétracte beaucoup en période froide. La colle est donc soumise à des contraintes de cisaillement considérables. Le mortier des joints, lui est sollicité tantôt en compression tantôt en traction.

La colle utilisée ici n'est pas adaptée à ces contraintes sévères et le produit de jointoiement, lui, n'est pas destiné à un usage extérieur. Colle et joints ne peuvent donc pas résister à de telles contraintes.

Le CPT d'exécution « Revêtements de sols intérieurs et extérieurs en carrelages collés » (cahier CSTB 3267 d'octobre 2000) ne formulait aucune restriction d'emploi pour les matériaux sombres. Mais celui concernant les carrelages collés en façade limitait l'emploi des matériaux sombres aux surfaces non exposées au soleil, ou très réduites. À l'époque, en tout état de cause, il fallait respecter les avis techniques des colles et des produits de jointoiement. Aujourd'hui, les colles ne sont plus sous avis technique mais font l'objet d'une certification CSTB bat. Il faut respecter le domaine d'emploi donné par le fabricant de la colle. L'interroger en cas de doute.

Vue générale de la terrasse extérieure.
Le carrelage est très sombre.

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L'eau qui circule sous les carreaux dissous la chaux
et dépose de la calcite en s'évaporant à l'air libre.

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Les joints, réalisés avec un produit inadapté à l'extérieur,
se dégradent et permettent à l'eau de s'infiltrer sous les carreaux.

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Les carreaux sont décollés. La rupture d'adhérence se produit
à l'interface colle/carreaux, les contraintes de cisaillement étant trop importantes.

L'expert conseil : PATRICK BEAUNIER