Choc financier mondial...

Les droits de douane très élevés annoncés par Donald Trump ont provoqué un choc financier aux États-Unis mais également dans le monde entier. Les indices actions américains ont enregistré leur plus forte baisse depuis la crise sanitaire de 2020, le S&P 500 chutant de 10,5 % en l’espace de deux jours seulement. En Europe sur la même période, l’Euro Stoxx 50 s’est contracté de 8 % et le CAC 40 de 7,4 %. Le mouvement baissier s’est poursuivi lundi 7 avril, notamment en Asie où le Nikkei japonais a perdu 13 % et le CSI chinois 8 % depuis les annonces.

Les taux d’intérêt à 10 ans ont significativement diminué avec - 17 points de base aux États-Unis et - 11 points de base pour les taux français. Cela traduit à la fois le mouvement de fuite vers la qualité des investisseurs ainsi que l’impact négatif attendu sur la croissance économique. Signe de l’ampleur du stress financier, les indicateurs de volatilité sur les marchés financiers sont fortement remontés tout comme les taux d’intérêt des obligations d’entreprises.

Le cours du pétrole s’est nettement contracté revenant proche des 60 $ pour le baril de Brent soit une baisse de 13 % depuis le 2 avril. Le double effet des annonces de droits de douane ainsi que de la hausse parallèle de la production de brut par certains pays de l’OPEP+ (Arabie saoudite notamment) explique ce repli.

Enfin, les annonces de Donald Trump ont été défavorables au dollar qui s’est déprécié de 1,2 % face à l’euro et de 2,8 % face au yen japonais. 

… provoqué par la hausse historique des droits de douane américains

Annoncée le 2 avril (« Liberation Day »), la nouvelle salve de mesures commerciales américaines est d’une ampleur sans précédent depuis plus d’un siècle et affecte finalement le monde entier. Si un tarif minimal de 10 % est appliqué à tous les pays (en vigueur depuis le 5 avril), certains sont plus durement touchés. En particulier, la Chine est visée par des droits de douane supplémentaires de 34 % s’ajoutant aux 20 % déjà imposés depuis le début du mandat de Donald Trump. L’Union européenne quant à elle se voit appliquer un taux de 20 %. Les droits de douane (non additionnels) de 25 % sur les automobiles annoncés mi-février sont également entrés en vigueur le 3 avril.

L’administration américaine semble ouverte à des négociations au cas par cas mais le risque d’escalade est réel. La Chine a déjà riposté en annonçant des droits de douane supplémentaires de même ampleur (34 %) sur les importations de biens en provenance des États-Unis et de nouvelles restrictions à l’exportation de certains métaux stratégiques (terres rares). L’Union européenne prépare des mesures de représailles qui devraient être annoncées très prochainement. Cependant certains États membres espèrent toujours un accord avec Washington, ceci afin d’éviter la surenchère et de trop pénaliser l’économie européenne.

L’ampleur de ces annonces constitue un bouleversement pour le commerce international et risque de peser lourdement sur la croissance américaine ainsi que sur l’économie mondiale.